Giuseppe VERDI et La FRANCE
Verdi et notre pays c'est "je t'aime, moi non plus" expression de Serge Gainsbourg parfaitement appropriée aux rapports de l'illustre compositeur italien avec la France, ou plus exactement avec Paris.
D'abord Verdi nait....français dans le département du Tajo dont le Chef-Lieu est Parme, département d'occupation napoléonienne.
Puis il va entretenir une relation professionnelle et amicale avec la créatrice de son 3e opéra "Nabucco", Giuseppina Strepponi qui s'expatrie à Paris pour enseigner le chant, leur relation devient très vite amoureuse, c'est donc tout naturellement dans la capitale française qu'il lui rend très souvent visite.
Leur amitié va se transformer en amour, il l'épouse en 1859 en Savoie. Sa notoriété incite l'Opéra de Paris à lui demander d'écrire un opéra, quant à lui, parfaitement conscient de l'importance d'être présent artistiquement à Paris, capitale mondiale des arts et de la culture.
À cette époque, accepte de donner un ouvrage à Paris, d'autant que sa relation avec Giuseppina résidente à Paris favorise grandement cette collaboration; mais son emploi du temps étant terrifiant, il a l'idée comme Rossini avant lui, d'utiliser une musique d'un autre de ses opéras en modifiant complétement le livret, ainsi après l’immense succès des "Lombardi alla prima crocciata", avec deux librettistes français il va remanier "I lombardi", qui va devenir "Jerusalem".
C'est un triomphe à Paris, seulement le caractère intransigeant du musicien est peu compatible avec le "laxisme" de l'Opéra de Paris...ce qui engendre de très sérieux conflits entre lui et les parisiens.
Seulement dans le même temps les français combattent aux cotés de Victor -Emmanuel II, pour aider le Royaume d'Italie, cela Verdi ne l'oubliera jamais.
En conséquence malgré ses critiques acerbes sur l'inconséquence des français, il va encore composer "Les Vêpres Siciliennes", puis son chef-d'Oeuvre, probablement son plus extraordinaire opéra "Don Carlos".
Au crépuscule de sa vie, alors qu'il ne quitte quasiment plus son domicile, il accepte néanmoins de venir présenter Otello et Falstaff à Paris par simple reconnaissance du sang qu'ont versé les français pour la naissance du Royaume d'Italie auquel il était viscéralement attaché
par Jacques BERTRAND Directeur d'Art Lyrique