D'où lui vient sa passion ?
Né dans une famille favorable à l’art, il eut souvent dans son enfance l’occasion d’entendre de la musique : sa mère jouait du piano et son grand-père, violoniste organisait chez eux des séances de musique de chambre.
Dès l’âge de neuf ans, ce grand-père emmenait Jean aux Concerts du Conservatoire. L’enfant y découvrit Beethoven, Liszt, Berlioz et Wagner. Le Magnificat et la Messe en si de Bach l’impressionnèrent particulièrement. Il disait déjà à leur sujet : Le propre des ces pages n’est pas d’être belles mais d’être uniques !
Ses écrits regorgent d’appréciations pertinentes qui méritent d’être redécouvertes. Doué pour la musique, il était capable, bien que manquant de formation musicale sérieuse, de jouer d’oreille et d’improviser des imitations au piano, de composer quelques chansons et de jouer de la batterie qu’il appelait son violon d’Ingres.
On comprend mieux dans ce contexte qu’une centaine de ses œuvres poétiques font allusion à la musique. Elles rendent hommage à des compositeurs ainsi À Milhaud, portent des titres d’œuvres ainsi Cosi fan tutte ou empruntent des mots du langage musical : le recueil Vocalises en est un exemple.
Ses mentors et amis
Salut Debussy, Ravel, Stravinski ! Salut hautes cimes ! Cocteau ne se contenta pas de s’enthousiasmer pour eux ! Critique musical, il eut le mérite de percevoir les nouveautés qui feront date.
Communicateur exceptionnel, il eut l’art de regrouper autour de lui les compositeurs les plus modernes. C’est ainsi qu’il fut, avec Satie, à l’origine du Groupe des Six, regroupant notamment Honegger, Milhaud et Poulenc.
Mais là ne se limita pas leur collaboration. Plusieurs de ses textes qui seront mis en musique par eux donneront naissance à des oratorios, ballets ou opéras. C’est ainsi qu’il signa Oedipus Rex avec Stravinsky, Parade avec Milhaud et La voix humaine avec Poulenc. On dénombre aujourd’hui plus de six-cent textes de l’écrivain mis en musique !
Cocteau a animé et participé à l’activité musicale de toute une moitié du XXème siècle. Doué d’un instinct musical très sûr, il fit preuve d’une appréciation esthétique et d’une sensibilité musicale qui méritaient d’être tirées de l’oubli.
Source : Image d'illustration : Photo de Renaud Camus sur Flikr